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Romain Colombie
19 juin 2010

Anecdote

Avant de commencer, tout d'abord toutes mes excuses de ne pas avoir alimenté le blog pendant de longues semaines. Il s'en ai pourtant passé des choses, entre le voyage de Décembre et Janvier à travers toute la Colombie que je n'ai pas bien raconté, celui de la semaine sainte et j'en passe.

Étant désormais tranquillement en stage dans l'entreprise Acuaducto y alcantarillado de Bogotá (http://www.acueducto.com.co/) jusqu'au 20 Août, je vais avoir un peu de temps pour vous faire partager à nouveau les charmes de la vie colombienne, à commencer par une anecdote qui m'est arrivé hier.

Me levant un peu tard (dur de recommencer à travailler de 8h à 17h !) pour prendre le bus qui devait me mener jusqu'à l'entreprise, je prend hier matin à 7h40 un taxi, comme cela arrive assez souvent. Je paie environ 5 000 pesos le taxis (2 euros) et 1 300 pesos le bus (0.60 euros). Le taxi reste donc un moyen relativement pas cher quand on en a besoin. J'ai avec moi une chemise pleine de documents et mon petit carnet noir qui me suit quelques fois et qui comporte, bien dissimulée, ma carte bleue internationale. Sauf que, dans ma précipitation, j'oublie en sortant du taxi ce fameux petit carnet noir relativement important qui se confondait avec la housse de la banquette arrière, noire elle aussi. Je sors donc du taxi avec ma pochette orange et m'aperçois 20 secondes après de mon fâcheux oubli !

Taxi_Bogota
Taxi colombien


Commence alors une course effrénée derrière le taxi qui entre temps avait pris la poudre d'escampette. J'ai du faire le 200m le plus rapide de ma vie, tout en criant et faisant des signes pour que le chauffeur s'arrête ! Rien à faire, au feu suivant, le taxi prend sur sa droite et s'en va vers d'autres horizons. Quelle déception ! Je m'arrête un moment pour souffler avant de foncer à mon bureau (c'est assez classe de dire "mon bureau" vous ne trouvez pas ?... enfin pour moi c'est tout nouveau, vous m'excuserez cet excès de jeunesse) pour aller chercher sur internet le numéro de téléphone qui me permettrait de faire opposition. J'arrive donc au bureau et raconte ma mésaventure à mes nouveaux collègues (très sympas, je vous raconterai plus tard) avant de repartir à la recherche d'une boutique proposant des appels téléphoniques internationaux, ce qui n'est pas si courant que ça. J'en trouve rapidement une première donc la propriétaire, après avoir longuement vérifié sur son ordinateur, m'avoue qu'elle ne dispose pas suffisamment de crédits pour passer le moindre coup de téléphone en France. Je poursuis ma chevauchée fantastique et trouve une autre boutique, qui vient à peine d'ouvrir. Je demande d'appeler en urgence en France et la vendeuse me répond, tout en esquissant un sourire amicale, qu'il faut attendre que le système se charge. Faut pas être pressé ! J'attends donc 10 minutes avant de prendre le téléphone et commencer à numéroter le numéro du centre d'opposition des cartes bleues. Il doit me rester 2 chiffres à taper quand mon téléphone portable vibre. Je raccroche et répond... c'est un collègue de l'acueducto donc j'avais le contact dans mon carnet noir qui m'appelle, me disant qu'une dame a trouvé mon carnet et ma carte bleue !!! Il me donne son numéro de téléphone et raccroche avec un "Que estes bien" (mot à mot "que tu sois bien") courant. Je ne me fais pas prier. J'appelle directement cette fameuse Priscilla Rodriguez qui a trouvé mon carnet :

"Allo ! ah oui, bonjour monsieur, j'ai trouvé votre carnet dans le taxi qui m'a amené au travail ce matin et j'ai préféré le garder avec moi avant d'essayer de vous joindre que de le donner au conducteur... j'avais pas très confiance. Vous pouvez venir le chercher à l'hôpital universitaire de la Javeriana, Carrera 7 avec Calle 42 avant midi, après je devrais partir".

Quelle amabilité. J'ai donc pris un bus direction l'hôpital après m'être excusé de mon absence auprès de mon chef et 50 minutes après, je reviens m'assoir pour travailler normalement. C'était juste un petite aventure pour pimenter ma matinée et qui montre, malgré les stéréotypes et les histoires que l'on peut entendre sur le pays, que les colombiens, à quelques malheureuses exceptions près qu'il serait chauvin d'omettre, sont adorables. Si vous considérez de plus les paysages inoubliables que l'on rencontre ici, vous comprendrez pourquoi la vie ici, malgré la pauvreté, la violence et les magouilles politiques (nous sommes en pleine actualité de fraude électorale alors qu'aura lieu demain le second tour des élections présidentielles), reste bien agréable. Même si j'ai évidement envie de revoir un bon nombre de personnes sur le vieux continent, j'aurai tout de même du mal à partir du pays.

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