La fin de cette fabuleuse année approche à grand pas. Plus que 20 jours et me voilà dans l'avion pour le vieux continent sans retour prévu. Dur de se faire à l'idée mais toute bonne chose a une fin et le meilleur est de se dire que d'autres très bons moments suivront.
Hors de question en tout cas de se morfondre à Bogotá où, même si la vie continue d'être bien sympa entre les festivals (Le Festival Alimentarte de cette année, auquel j'étais allé l'année dernière, vient de se terminer) et les rumbas, il pleut tous les jours depuis environ 3 mois... sans compter le froid qui m'oblige à rajouter mon cher duvet à mes 3 couvertures habituelles. Abonné depuis quelques mois à toutes les promos de vols pour les différents coins du pays, j'ai été séduit la semaine dernière par un aller retour pour la côte Caraïbe (Carthagène) pour 200 000 pesos, soit 83 euros selon la valeur actuelle de l'euro.
En rouge, les 3 grandes villes de la côte caraïbe
Vendredi soir à 21h00, me voilà donc crevé après une semaine de stage mais le sourire aux lèvres à l'aéroport de Bogotá. J'enregistre mon sac à dos comme de coutume et passe en salle d'embarquement où une dizaine d'autres personnes étaient assises. J'attends sagement alors que l'heure du décollage approche quand l'écran de la salle change subitement pour indiquer le prochain départ d'un vol pour Medellín ! Je vais donc de ce pas voir l'hôtesse qui m'avoue que le vol est parti 15 minutes avant son heure prévue !! Un peu déçu, je descend au comptoir me plaindre. J'y retrouve un argentin de Buenos Aires qui est dans le même cas que moi, avec une correspondance pour l'argentine depuis Carthagène. Nous nous plaignons comme il faut tout en restant correct mais rien n'y fait. La compagnie est convaincue que la faute est nôtre et la seule chose qu'elle peut faire est de nous mettre sans frais supplémentaire dans le premier vol du samedi partant à 7h30. Il est 22h00, il nous faut donc attendre 9h30. J'hésite à rentrer chez moi mais décide finalement de dormir dans l'aéroport avec l'argentin, micro-électronicien spécialisé en sécurité (passeports, billets de banques...).
Nous discutons jusqu'à 1h30 du matin de micro-électronique, de voyages, de l'Argentine et la Patagonie qu'il connait par cœur. Puis nous nous couchons sur les bans inconfortables de l'aéroport, alors que les téléviseurs continuent de retranscrire les dernière émissions de la fameuse chaîne américaine Discovery Cannel. Nous dormons très peu.
Le lendemain, nous embarquons comme prévu dans le premier vol pour Carthagène de la journée, compagnie Aires (le plus souvent la moins chère pour tous les vols nationaux, en compétition avec AeroRepública). L'avion est sur la piste de décollage, les réacteurs rugissent mais... se calment soudain. Le commandant de bord prend la parole et nous avoue qu'un ennui mécanique nous oblige à faire demi-tour. Retour à la case départ pour 30 nouvelles minutes en salle d'attente. Nous changeons ensuite d'avion qui, lui, décolle sans ennuis. Nous pensions en avoir terminé avec les ennuis quand, après une heure de vol, le nouveau commandant de bord nous avoue que pour conditions climatiques exécrables, l'aéroport de Carthagène a été fermé et qu'il est impossible d'atterrir. Allons bon... manquait plus que ça. Cependant, le pilote nous déclare qu'il reste assez d'essence dans l'avion pour 30 minutes de vol supplémentaires et que nous allons faire des tours autour de la ville en attendant de voir si les conditions météorologiques s'améliorent.
Nous survolons donc pendant 30 minutes les magnifiques paysages environnants, formés multiples lacs et marécages ainsi que de forêts impénétrables. La vue est somptueuse... si belle que nous faisons 5 fois le même tour.
Vue aérienne
Après 30 minutes de vol supplémentaires, la voix du pilote retentit : les conditions météorologiques sont toujours très mauvaises ; nous ne pouvons pas atterrir ! Il est loin le temps où les Mermoz et Saint-Ex jouait leur vie avec un petit coucou pour quelques sacs de courrier en atterrissant de nuit sous les pires orages ou en traversant les Andes enneigées.
10 minutes plus tard, nous atterrissons à l'aéroport de Barranquilla, grande ville la plus proche de Carthagène où a lieu chaque année le plus grand carnaval du pays où nous étions allé avec Augustin et consort en Mars dernier pour 3 jours de fête inoubliables... encore un oublie de ce blog dont je m'excuse profondément.
Après avoir débarqué, nous attendons nouvellement dans une salle d'attente, cette fois-ci plus proche de la destination finale. La chaleur étouffante est au rendez-vous tandis que Pablo, l'argentin, commence à déprimer profondément.
Au bout d'une heure, une douce voix féminine nous invite à regagner notre avion pour un nouveau décollage, les conditions météorologiques à Carthagène s'étant améliorées.
C'est donc samedi à 14h que j'arrive à Carthagène, après une nuit de 3h et alors que mon vol initial devait arriver le vendredi à 22h30 !
A l'arrivée, l'ami qui devait venir me prendre n'est comme prévu pas là. Tant de rebondissements m'avait conduit à l'exempter d'une telle attente. Après avoir flâné dans la vieille ville déjà visité pendant la dernière semaine sainte, visité le musée de l'inquisition (les espagnols ayant contrôlé la ville de longues années durant avant la victoire définitive de Bolivar en 1819) et dégusté un jus d'ananas délicieux face à la mer, je le retrouve à la tombée de la nuit. Invités par sa famille, nous allons mangé à BocaGrande, le quartier "In" de la ville, le plus moderne aussi. Puis nous allons plein Sud retrouver d'autres amis à lui et participer à une nuit très costeña (de la côte), arrosé de bière et d'aguardiente et rythmée par le reggaeton dansé de manière plus sensuelle que dans n'importe quelle autre région de Colombie... Tout ça par 30-35°C. Je vous laisse imaginer.
Je lève à 5h30 du matin malgré une nouvelle petite nuit. Ce n'est pas tous les jours que je suis sur la côte, autant en profiter. Alors que le jour se lève, je marche sur la plage les pieds dans l'eau sur 4 kilomètres. Les pêcheurs sont en pleine activité. Leur méthode est de lancer un grand filet à 30 bons mètres du bord et de te le tirer par ses 2 extrémités depuis la plage. Assez archaïque mais relativement efficace.
Plus proche de la ville, on commence à organiser l'accueil des touriste en montant des dizaines de petites tentes destinées à protéger du soleil. Les vendeurs ambulants commencer aussi à arriver pour préparer leur arepas et autres empanadas. Alors que les autres touristes dorment dans la vieille ville, les petites scènes typiques colombiennes se succèdent les unes après les autres... pour mon plus grand bonheur. Le monde appartient à ceux qui se lèvent tôt.
Avant de prendre de nouveau l'avion pour repartir, je flâne de nouveau dans la vieille ville fortifiée, visite le Castillo (château) San Felipe qui domine la ville et déguste une bonne pechuga avec une avena.
La partie moderne de Carthagène depuis le castillo San Felipe
Le retour en avion se fait sans encombre. A 17h15, je retrouve le froid de Bogotá et la pluie. C'est la Colombie et son contraste de climats. Plus que 2 week-end pour en profiter (comme si j'étais à plaindre).. les envie ne manquent pas. Si vous souhaitez voir plus de photos de ce week-end, jetez un coup d'œil à l'album photo
Carthagène. Bonne semaine à tous.